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 NOTIONS FONDAMENTALES

GRAPHIE : Manière d'écrire les sons ou les mots d'une langue, sans référence à une norme (ainsi cognoistre, connoistre, conoistre, connoître, mais aussi, connètre conètre conaitre, , etc. sont desgraphies du mot connaître que l'on trouve effectivement dans les textes).

ORTHOGRAPHE : Manière d'écrire les sons ou les mots d'une langue, en conformité d'une part avec le système de transcription graphique adopté à une époque donnée, d'autre part suivant certains rapports établis avec les autres sous-systèmes de la langue (morphologie, syntaxe, lexique). Plus ces rapports secondaires sont complexes, plus le rôle de l'orthographe grandit, car un tissu d'antagonismes se crée entre les relations phonie-graphie et les autres considérations entrant en ligne de compte. L'orthographe est un choix entre ces diverses considérations, plus ou moins réglé par des lois ou des conventions diverses.

PHONEME : La plus petite unité distinctive de la chaîne orale. Ensemble de sons reconnu par l'auditeur d'une même langue comme différent d'autres ensembles associés à d'autres phonèmes. Ex. : r, o, c, dans roc, deuxième articulation pour A. Martinet. Que le [R] soit prononcé par un Parisien, un Alsacien ou un Bourguignon, il est reconnu par tous les locuteurs du français comme phonème unique, différent de s dans soc ou de t dans toc.

ARCHIPHONEME : Représentant de l'ensemble des traits phoniques pertinents communs à deux ou plusieurs phonèmes qui sont par rapport aux autres dans un rapport exclusif. Ex. : maison, [ é ] ou [ è ], noté [E].

MONEME ou MORPHEME : La plus petite unité significative de la chaîne orale.
Ex : pour, chasse er, dans pourchasser, première articulation pour A. Martinet.

GRAPHEME.- La plus petite unité distinctive et/ou significative de la chaîne écrite, composée d'une lettre, d'un groupe de lettre (digramme, trigramme), d'une lettre accentuée ou pourvue d'un signe auxiliaire, ayant une référence phonique et/ou sémique dans la chaîne parlée. Ex. : p, ou, r, ch, a, ss, e, r, dans pourchasser.

Les critères de reconnaissance des graphèmes (par rapport aux " sous-graphèmes ", et aux lettres " hors-système ", qui ne répondent pas à ces critères) sont - leur fréquence
- leur degré de cohésion et d'autonomie
- leur degré de rapport direct avec les phonèmes
- leur degré de rentabilité et de créativité linguistiques.
On peut classer les graphèmes en trois catégories :
- Les phonogrammes, graphèmes chargés de transcrire les phonèmes. Les phonogrammes comprennent les archigraphèmes et leurs variantes positionnelles ; leur usage est réglé par les lois de position Les morphogrammes, notations de morphèmes, surtout situés, pour les renforcer, aux jointures des mots, maintenus graphiquement identiques qu'ils soient prononcés ou non (dans les liaisons en particulier). Ex.: marques de féminin/masculin, singulier/pluriel, suffixes, préfixes, radicaux/dérivés, etc.
- Les logogrammes, notations de lexèmes ou " figures de mots ", dans lesquels, à la limite, la " graphie " ne fait qu'un avec le mot, dont on ne peut la dissocier. La principale fonction des logogrammes est la distinction des homophones; ce sont des homophones-hétérographes (ex. sept, lys, thym, pouls, poids, coing, etc.).
- Lettres lagogrammiques : Lettres distinctives, participant à la physionomie caractéristique du mot. Ex. : air, hère, ère, erre, haire, etc.

ARCHIGRAPHEME : Graphème fondamental, représentant d'un ensemble de graphèmes, qui sont par rapport aux autres ensembles dans un rapport exclusif, correspondant au même phonème ou au même archiphonème. Ex. : 0 pour o, ô, au, eau, etc. Cet ensemble peut ne contenir qu'un élément (ex. GN représentant gn). S'ajoutent en français trois " idiotismes graphiques " : X, OI, OIN, correspondant chacun à deux phonèmes, L'archigraphème est noté par la majuscule (O).

Catach "L'orthographe française " -Nathan 1980

 

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