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Je m'écrie et j'écris :
le " deuxième groupe " des verbes ne sert à rien.

Ni pour parler, ni pour écrire

Il y a les verbes er et les autres
, un partage clair et net.

...et toutes sortes de bizarreries ( mais on a l'habitude)

Nous ne prétendons même pas à l'originalité de ce point de vue. Le célèbre Bled , qui avait le bienveillant souci de ceux à qui il s'adressait, propose discrètement la même chose : "On peut classer les verbes en deux grandes catégories d'après la terminaison de la première personne du singulier du présent de l'indicatif "
Bled - cours moyen, 6e, 5e - Hachette 1954- p 84 85
Il la joue petit bras, mais il a la franchise.
La suppression pragmatique du " 2e groupe " n'est donc pas un acte anarchique. C'est son maintien obstiné dans les grammaires scolaires qui est peut-être un tantinet idéologique. Comment ça ?
Dubois (grammairien connu) :
" Pour définir les modèles de conjugaison, on adopte un type de classement différent selon que l'on considère la langue écrite ou la langue parlée.
Dans la langue écrite, on se rapporte à l'infinitif du verbe, et parfois accessoirement au participe présent. Dans la langue parlée, le classement est plus simple si l'on considère le nombre de formes différentes du radical entraînées par l'addition des désinences "  ("La nouvelle grammaire du français" p. 128,129)
Ce qui le conduit aux trois types classiques de la conjugaison écrite et, " selon le nombre des formes du radical dans l'ensemble des formes du verbe ", à ...5 groupes à l'oral .
Ex : venir >>>  
il vient  [v][y][in] ,  il venait  [v][e][n][è]  , il viendra [v][y][in][d][r][a]  , qu'il vienne  [v][y][è][n]   
- 4 formes du radical
Ce classement a certainement de l'intérêt pour le linguiste qui étudie comment et pourquoi, au travers des aventures de leur histoire phonétique, ces verbes peuvent devenir à ce point irréguliers. Il procède comme le zoologiste qui commence par classer scrupuleusement les espèces, pour décrire ensuite leurs évolutions et comprendre enfin comment, hier et aujourd'hui, elles cohabitent dans des systèmes écologiques où chacune joue un rôle particulier. De ce point de vue, les verbes irréguliers n'apparaissent pas forcément bizarres. Ceux qui sont d'usage courant sont parfaitement maitrisés. Ils sont corrigés tout de suite, en famille, quel que soit le milieu social (il boit >il boivait, non, il buvait). Les autres, dont le peuple ne veut plus, sont éliminés en douceur (résoudre >solutionner) L'histoire et le fonctionnement actuel des mots méritent certainement la recherche scientifique et probablement l'étude scolaire.
Par conséquent, sans nier la science et la culture, au contraire en les revendiquant, on peut affirmer tranquillement que, d'un point de vue pratique, il y a seulement besoin de distinguer les verbes er des autres, pour passer le plus paresseusement possible " de l'oreille à la main ". La question pratique du 2e groupe se réduit au choix d'une façon d'écrire le [s] qu'on entend. A priori, la tentation ne sera pas grande d'écrire ce " son " autrement que ss ( nous finissons, vous haïssez, en frémissant )

Vive Bled, vive les linguistes , qui nous aident et nous expliquent !
Et vive les êtres parlants ( Nous) !.

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