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C'est plus compliqué que ça !

C'est pas parce que cette jolie histoire de l'infinitif qui devient adjectif glisse subrepticement quelques notions moins scolaires (" actualisation ", " accompli ") qu'on se vantera d'avoir amélioré la culture grammaticale.
Pas plus que la compréhension du fonctionnement profond de la langue. Cette façon de se vautrer dans le " mentalisme ", c'est-à-dire dans la conviction que la grammaire est une logique de bon sens, doit faire se retourner dans leur pénombre des rénovateurs de l'enseignement du français des années 70 passés de mode dans le retour aux valeurs sures.
C'est l'occasion de redire, à ceux que ça intéresse, qu'on ne se place ici, ni sur ces valeurs (réactionnaires et mensongères : il n'y a jamais eu d'âge d'or), ni non plus sur leur contraire.
On est sur les soins palliatifs localisés en état d'urgence.
On n'est pas vêtu pour autant de probité candide et de lin blanc. Le choix idéologique est explicite ; il est massivement présent dans les trucs et bouts de ficelle : D'abord l'oreille, ensuite les règles
Ca signifie qu'en attendant les grands remèdes " citoyens " et " élitaires pour tous ", les vaincus doivent pouvoir continuer à vivre. Ca, ça ne se négocie pas !
-> Il faut qu'ils puissent entrer dans le jeu par le jeu lui-même, pas par des exercices supplémentaires.
( et pas seulement aux moments de récréation, en atelier d'écriture)
-> Il faut qu'ils puissent continuer à jouer sans leur maitre quand celui-ci disparait en fin de droit ou dans les hoquets du caritatif. (et qu'il leur reste, par conséquent, de chaque intervention bienveillante, des procédés simples, intelligibles et efficaces pour éviter les pires erreurs, en attendant des jours fraternels meilleurs.)
-> Mais il faut aussi que ce qu'on leur dit d'un peu nouveau ne soit pas faux. (On ne veut les coincer dans aucun ghetto : ni celui de l'écriture totalitaire, ni celui d'une sociolinguistique- fiction.)

Quel est l'enjeu des fiches sur l'infinitif et le participe-passé ? Et quelles sont les perspectives de réflexion et de progrès (de Culture) qu'elles ouvrent ou qu'elles ferment ?

terminaison débutaison

L'enjeu pragmatique est, à la fin des fins, que le participe passé soit repéré. " Omar m'a tuer " n'a pas de bon sens, surtout à l'agonie. Cette faute est devenue une légende ; c'est la honte orthographique à perpétuité. Nous n'osons affirmer que nous aurions été meilleur que l'enseignement traditionnel pour en préserver la victime, mais, la preuve est là, pas pire.
Le vrai problème, c'est que cette jolie histoire du verbe entre en contradiction avec ce qu'on propose ici même à propos des terminaisons et des débutaisons.
Le " figement " d'un temps composé, au terme de sa longue histoire, estompe l'aspect adjectif du participe- passé. Ce qui fait que parfois on l'accorde spontanément, même en langue familière et chez les moins instruits, et que souvent il faut effectuer des contorsions mentales hallucinantes pour ne pas " fauter ". C'est la preuve même que la règle " mentaliste ", qui cherche désespérément du sens, est pourrie. Le participe passé, dans un temps composé, n'est pas un adjectif, bien qu'il ne soit pas soudé à la " débutaison " comme l'ont finalement été le verbe avoir " terminal " et l'infinitif du futur médiéval (chanter ai), et qu' il supporte encore qu'on glisse des mots entre " l'auxiliaire " et le " verbe ". Ex : J'ai encore une fois expliqué de travers. On ne battra pas sa coulpe pour autant. On sait aussi que cette histoire d'accord du participe passé est un artéfact académique, puis un os donné à ronger aux instituteurs primaires.

rai erai qu'est-ce qu'on entend ?

Dans l'intérêt supérieur de la grande cause de l'unification de la Nation par la langue et par l'école, dans la grande tradition des lumières et du libéralisme, respectons l'orthographe véhiculaire par tous les moyens, mais entrons dans le jeu, et ouvrons le débat.

réforme à l'air libre

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