<<< Sommaire

le e papillon

Les lettres jouent des rôles différents dans l'écriture. Des rôles qui souvent se chevauchent, mais qu'on peut essayer de distinguer :
1- produire un ou plusieurs sons (seules ou à plusieurs ou avec des accents) de façon évidente,
2- servir de signal pour qu'une autre lettre produise ou non un certain son.
3- indiquer directement le sens
4- et parfois n'être là que pour mettre de l'huile dans les engrenages
Le e virevolte sur ces possibilités, et l'orthographe a bien du mal à l'attraper

phon'aime graf-haine

Rôle 1     ex   rebondir et redire
rebondir : r,e = re         b,on = bon          d,i = di          di et r = dir      >>> re- bon- dir
redire :     r,e = re        d,i = di                  r,e = re                                 >>> re- di - re ?
                                                                                " tamè  re " (tag dans une cité)
Il faut en effet avoir le moral pour apprendre à lire en syllabant.
Autre ex , en milieu de mot, petit --- petit
On l'écrit même parfois p'tit pour souligner qu'en parlant de façon familière, le son [e] n'existe pas.
Mais on ne fera jamais ça à évènement (évèn' ment ou é vé ne ment ?).. Non, on ne l'f'ra pas. On n'os'ra pas. Osé-je ? Il y a trop de conséquences en cascade . Touchez aux ailes d'un papillon à St Trop(é) et c'est la tempête au Touquet.

é è
Quoi qu'il en soit, on ne dit pas tu li pe , sauf dans le midi ; où personne n'aura l'idée saugrenue de dire-écrire tu lip' . Donc, tulipe est l'orthographe qui convient à tous les Français .CQFD.
Rôle 2
Pratiquement, on pourrait considérer (sauf dans le midi) que le e de tulipe est un signal qui indique qu'il faut prononcer la consonne finale ( et non un [e] qui n'existe pas).
Sauf qu'on peut ne pas avoir ce signal et prononcer la consonne quand même : chut parachute
A propos, " on dit ananas ou anana ? ", se demande toujours le petit peuple. Bonne occasion d'injecter plusieurs pages d'Henriette Walter (dans " le français dans tous les sens " livre de poche 1988 ) , pour l'informer sur la nature des pièges qui lui coupent la chique à chaque fois qu'il ose s'exprimer. C'est évidemment plus long à lire que les conseils rassurants de J.J.Julaud dans le "petit livre du français correct " (15F dans les grandes surfaces) : " On prononce " détritu-ss " au singulier et au pluriel. " Détritus "vient du participe passé latin " detritus ". (?) ...Et voilà pourquoi votre fille sera muette. H Walter

En tout cas, ça n'a rien à voir avec le féminin : une vis   un vice   un avis   une souris
Rôle 3
Quand on distingue, à l'oreille, le féminin du masculin des adjectifs, c'est grâce à la consonne :
petit petite, sportif sportive, grand grande, important importante, divers diverse
...mais quand il n'y a pas de différence à l'oral, il faut un e quand même. Les adjectifs prennent un e au féminin : le contrat social - la dimension sociale. Le e donne directement une idée, l'idée de féminin. Le valet-adjectif porte la livrée de son chef (le nom, qui n'a pas cette obligation de principe : une jolie fleur).
.Mais il y a des adjectifs qui n'arrivent pas à l'être : une veste marron, une fille super ...
Mais il y a des noms d'êtres nettement sexués chez qui la marque e s'impose : un ami une amie, un rival une rivale... Mais pas : un fourmi , une fourmie > une fourmi. La fourmi n'a pas de sexe dans la langue...Le ministre non plus, disent les traditionalistes. Ni le professeur. L'instituteur, si.; il était du même tonneau que le poinçonneur des Lilas. Nous revendiquerions, remontant le temps à la manière de Terminator, classe ouvrière et féministes unis avec les traditionalistes, tous ensemble oui contre le laxisme et pour la courtoisie : "Madame le Poinçonneur des Lilas ".
- Le e peut donner directement d'autres idées : Il peut indiquer, dans la terminaison, qu'on est en train de conjuguer un verbe er : je jouerai : verbe er jouer . Ainsi on ne confond pas " je lie (lier) " et " je lis (lire) ". Si on confondait, quelle horreur !
polysémie homonymie


Rôle 4
Pour se faire pardonner sans doute d'être si capricieux, plein de bonne volonté,au contraire, il aide à l'articulation :[ j'me~le~d'mand' ],[ jem'~le~d'mand'], [je~m'le~d'mand'], [ je~me~le~de~mand']..., mais en aucun cas :[ j'm'l'd'mand'] ; essayez donc !
Et l'orthographe, parfois, n'en veut pas dans ce rôle utile : arc-boutant (ar[que]boutant). L'ingrate ! :

On ne dit pas que ce n'est pas tarabiscoté. Mais comment simplifier ?
véhiculaire disciplinaire

SOMMAIRE